Publié par Julien – Monak à 18:54 Octobre 2011
Les artistes de la Caverne
Un collectif d’artistes tunisiens, réunis sous le nom de « Ahl El Kahf » (Les Gens de la Caverne) s’étant mobilisé, accompagne publiquement la campagne pour le vote.
Sur l’avenue Bourguiba, principale artère tunisoise, Najet Gherissi installe sa sculpture le 18 octobre 2011. Une géante blanche destinée à recevoir les graffitis et tags des plasticiens et du public. L’événement « L’avenue vote » se lance, face à la réinstauration de la galerie de l’Information.
Au corps épais et stylisé, cette géante de papier mâché a les allures de ses sœurs à la Niki de Saint Phalle. Elles se sont répandues un peu partout dans les jardins publics du monde. Sauf qu’ici, en ce jour d’« Art citoyen », le public semble manipulé par quelque éminence grise… et sort de sa réserve pour conspuer l’œuvre et la rejeter.

Le coup de balai est magistral ! L’art déclaré malsain !
La statue regagne sa caverne : ce n’était pas que les artistes aient penché pour un retour à la préhistoire.
Non ! Les Gens de la Caverne, en fait ce sont les Sept Dormants. Un sommeil mystique aurait sauvé sept jeunes gens de la persécution à Ephèse (249-251). Leur tombeauserait aussi à Chenini, dans le Sud tunisien.
Ils se seraient réveillés 200 ans plus tard ! Tout comme l’Art, plongé dans la léthargie… pour s’éveiller dans combien de siècles ?
« Marche vers la Liberté »
Par solidarité pour les femmes tunisiennes, toutes, artistes comprises, un plasticien tunisien, Wissem Ben Hassine conçoit une « Installation » dont les Maquettes 1 et 2 ne seraient certainement pas réprouvées par les islamistes.
Car c’est bien d’irrespect et d’humiliation dont il s’agit, quand une œuvre et son auteur sont annihilés de la sphère publique et proscrits ; quand l’esprit républicain est nié en toute illégalité.
C’est bien en toute connaissance de soi, de son ressenti vis-à-vis de sa corporalité, du message qu’elle transmet à travers son travail que la plasticienne a œuvré. Qui ose prohiber la liberté d’expression ?
Par solidarité pour les femmes tunisiennes, toutes, artistes comprises, un plasticien tunisien, Wissem Ben Hassine conçoit une « Installation » dont les Maquettes 1 et 2 ne seraient certainement pas réprouvées par les islamistes.
Car c’est bien d’irrespect et d’humiliation dont il s’agit, quand une œuvre et son auteur sont annihilés de la sphère publique et proscrits ; quand l’esprit républicain est nié en toute illégalité.
C’est bien en toute connaissance de soi, de son ressenti vis-à-vis de sa corporalité, du message qu’elle transmet à travers son travail que la plasticienne a œuvré. Qui ose prohiber la liberté d’expression ?

Cette Marche vers la liberté, qui devrait se tenir sur la même avenue Habib Bourguiba représente humoristiquement un recul, une véritable rétrocession de pensée. Une procession de géantes uniformisées (en safsari ou en burqa) quadrille l’espace.
Et pour reprendre dans les mêmes termes l’initiative intégriste de la destruction, un cartel de verre propose cette injonction gravée : « tu peux me détruire si tu en as envie ! ».