Article publier par Véronique Perriol, le 27 septembre 2010 , Galerie Arcima
Artiste tunisien reconnu, Wissem Ben Hassine propose à la galerie Arcima des œuvres significatives de sa recherche : «Terre de rêve », « Naissance d’un horizon » ou encore la série « L’enfant sacré ».
Il transcende la diversité des cultures pour aborder des thématiques que l’humanité a en partage : l’enfance ; la famille ; la maternité ; l’avenir ; l’espace intime…
Si ses œuvres résonnent comme un potentiel d’avenir où l’enfant trouve une place de choix, elles expriment aussi une certaine dualité tant par la facture que les sujets traités.
Le corps, souvent féminin, est omniprésent dans l’œuvre de Wissem Ben Hassine. Il structure et construit l’espace, s’amalgame pour créer des mondes représentés sous forme de bulle ou d’oeuf. Ceux-ci figurent parfois l’espace clos personnel ou l’état embryonnaire, signe d’une vie future.
Si la fertilité est une thématique centrale dans son œuvre, elle ne s’accompagne pas d’un idéalisme suranné. C’est toute la complexité de la nature humaine qui surgit dans son œuvre, entre douceur et dureté, bonheur et tristesse. Ainsi des personnages aux yeux clos, recueillant dans leurs bras protecteurs un enfant, peuvent paraître torturés ou d’autres sereins.
L’artiste adopte une technique qui consiste à imprégner d’eau la toile brute, de manière variable, afin que la matière s’épanche par endroit. Le dessin se fait précis puis l’encre fuse et se développe dans l’espace sous l’impulsion du geste de l’artiste. Dans certaines œuvres, la ligne ne cerne pas et n’arrête pas définitivement la forme. La ligne, parfois nerveuse, propose des limites provisoires qui permettent aux formes de se conjuguer à travers la matière fluide de l’encre.
Wissem Ben Hassine déclare d’ailleurs : « les images apparaissent petit à petit sans que je puisse prévoir ce qu’elles deviendront ». Un dialogue s’instaure entre l’artiste et l’encre de chine pour faire naître ses figures aux formes imprévues. Les différents traceurs – plume, pinceau, morceau de bambou taillé – sont le prolongement du corps de l’artiste qui n’hésite pas à utiliser le doigt et la main. Tandis que l’artiste exprime son énergie vitale, la matière picturale dicte sa propre nécessité. « Je suis dans la matière » dit-il pour souligner la symbiose qui s’opère durant l’acte créatif. En dernier lieu, divers repentis blancs stabilisent ce flux d’énergie et illuminent les personnages dans l’espace.
Véronique Perriol, le 27 septembre 2010
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